C’était le 22 mars 2012. Le Mali venait de basculer dans l’inconnu.
Un coup d’État.
Un silence médiatique.
Une population qui attend.
Ce matin-là, contrairement à d’autres collègues qu’on a dû aller chercher chez eux, j’ai pris seule la décision de me rendre à la Maison de la Télévision.
Je n’ai pas attendu qu’on m’appelle. Je n’ai pas attendu qu’on m’autorise.
J’y suis allée. Par réflexe professionnel.
Par conviction profonde que le rôle du journaliste, c’est d’être là — surtout quand plus rien ne tient.
Je ne savais pas ce que j’allais y trouver. Le silence ? Des portes closes ? La peur ?
Mais quand je suis arrivée, je me suis installée.
Et j’ai parlé.
J’ai parlé à ce peuple que j’aime.
J’ai donné des informations fiables, humaines, vraies.
J’ai fait ce que je devais faire : porter la voix du pays.
Ce jour-là, j’ai compris que ce métier, ce n’était pas un emploi.
C’était un engagement. Un acte de courage.
Oui, j’étais là.
Le lendemain du coup d’État.
Au début de la transition.
Et j’ai aussi été là à la fin.
Parce qu’on ne choisit pas les moments.
Parce qu’on ne choisit pas d’être journaliste :
on l’est. Ou on ne l’est pas
Le lendemain du coup d’État, j’ai choisi le micro
En mars 2012, alors que le pays sombrait dans l’incertitude après un coup d’État, j’ai fait ce que mon instinct de journaliste m’a dicté : j’ai marché seule jusqu’à la télévision nationale. Je ne savais pas ce que j’y trouverais. Mais j’y suis allée. Parce que le silence n’était pas une option.