L’émancipation de la femme, la clé pour un développement durable en Afrique

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Mahawa Kaba Wheeler, est Directrice du Département Femme Genre et Développement à la Commission de l’Union Africaine. Paneliste à la 9eme réunion du caucus des femmes parlementaires du Parlement Panafricain, elle y a fait le point de la situation des femmes du continent et évoqué les initiatives de la Commission de l’Union Africaine pour l’autonomisation des femmes.

Elle a accepté de répondre aux questions de Aissata Ibrahim Maiga entre deux plénières à Sharm El Sheick en Egypte en octobre 2016.

La situation de la femme africaine a t-elle connu des améliorations?

Je me réjouis des délibérations, il y a eu un bon nombre d’interventions qui montrent qu’il y a des progrès énormes; beaucoup de pays sont en train de mettre en place les lois nécessaires en vue des protections des droits de la femme, en vue de leur représentation plus accrue aux postes de décision, mais on se rend également compte qu’il y a une prise de conscience beaucoup plus poussée, on n’est beaucoup plus volontaire. A l’endroit des femmes, il y a eu également des interventions des hommes qui se sont prononcés sur cette problématique et reconnaissent qu’en fait la femme c’est vraiment la clé, l’émancipation de la femme c’est la clé du développement durable mais également de la réalisation de l’agenda 2063, je suis donc très satisfaite des travaux de la 9eme réunion du caucus des femmes parlementaires du continent.

Qu’est ce qui bloque encore la ratification de certains textes dont le protocole de Maputo, au niveau de certains états africains?

Je me dis que la ratification du protocole par 37 pays, ça c’est fort déjà, ça montre qu’il y a une prise en compte des droits des femmes, nous voulons une ratification de 100% certes, mais réjouissons nous déjà que 37 pays l’ait ratifié, mais également dans les pays où il n’y a pas de ratification pour le moment, il y a des mesures en cours, il y a des actions en vue de la ratification, mais également des reformes législatives en cours qui permettront une meilleure prise en compte des droits qui sont protégés par le protocole de Maputo. Donc c’est plutôt positif, c’est à célébrer et à encourager pour mettre en place des mesures incitatifs, afin que nous puissions réaliser le 100% peut être pas, mais je pense que d’ici 2020 qui est la date butoir de la ratification et de la mise en œuvre universel, nous ne serons pas très loin de cet objectif.

Quelles sont les actions entreprises par l’Union Africaine pour arriver aux résultats escomptés?

Cette conférence par exemple, c’est un exemple d’action de la part de l’Union Africaine,  nous sommes en train de célébrer les 150 ans du parlement égyptien et en plein milieu de ces célébrations, nous parlons également des droits des femmes sur le continent, le rôle des parlementaires dans ce sens, mais également, la commission de l’Union Africaine a dédié 2015 à l’autonomisation des femmes, 2016 aux droits de l’homme avec un accent particulier sur les droits des femmes et l’année prochaine sera consacrée aux dividendes démographiques, qui ne peut se réaliser qu’à travers l’émancipation des femmes. L’Union Africaine, chaque année prend des décisions également qui appuient les droits des femmes, donc je crois que les actions en cours montrent qu’il y a une volonté politique, mais bien sûr il y a beaucoup plus à faire, tant que nous ne réussissons pas à mettre fin à  la pauvreté, la condition de la femme et des jeunes filles, continuera en être le témoignage le plus éclatant.

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