«Tu gagnera ton pain à la sueur de ton front ». Cette phrase les femmes l’ont bien comprise et en ont fait désormais la leur. A Bamako, de nos jours les femmes sont de plus en plus actives, aucun domaine d’activité ne les effraye. Nous avons fait un tour sur la colline de Sokorodji (quartier périphérique de Bamako) à la rencontre d’un groupe de femmes, dont le travail consiste à ramasser du gravier pour le vendre à des constructeurs immobiliers.
Travailler n’est plus propre à l’homme de la maison, comme ça ne l’a jamais été d’ailleurs dans beaucoup de sociétés africaines. Le boulot commence chaque jour du lundi au samedi, de 8h à 17h pour Marie Réné Sanou, comme pour tout fonctionnaire malien, (même si celui-ci ne travaille pas dans tous les cas le samedi). Seulement Marie Réné n’est pas fonctionnaire et n’a pas un bureau climatisé. Elle gravie chaque matin la colline à la recherche de gravier.
« On creuse pour avoir le gravier, ensuite on trie pour enlever les gros cailloux avant de le passer au tamis. Après ces étapes on l’entasse à côté, quand c’est assez, on descend avec là où les camions-bens peuvent récupérer» Explique Marie.
Un processus long et pénible pour une femme de son âge, la cinquantaine, certes, mais que faire quand la survie de la famille en dépend? «Nos besoins et ceux de nos enfants sont satisfaits grâce à ce travaille. C’est mieux que d’aller s’endetter» se réjouie Assanatou Traoré, une autre exploitante.
En effet, ces femmes travaillent pendant au minimum deux semaines à plein temps pour avoir de quoi remplir un camion-ben. Et les constructeurs immobiliers l’achètent à quarante-cinq mille francs cfa (45000f), souvent en dessous de ce prix. Selon, Sanata certains négocient ce prix jusqu’à vingt cinq milles (25000f). «On fait tout ce dur travail, ils viennent prendre ça gratuitement» s’indigne-t-elle. Le gravier que ces femmes exploitent est un produit indispensable dans la construction. Il est utilisé pour faire les bétons de toiture par exemple.
La société malienne à beau évolué avec la mondialisation, l’évolution des nouvelles technologies de l’information et de la communication et l’ouverture sur le monde, il y a des réalités culturelles qui restent intactes. Quelque soit le degré d’activisme et le niveau de vie sociale, la femme est celle qui a en charge la famille.
Ces femmes après leur labeur, vont faire la cuisine entretenir leurs maisons et prendre soins de leurs enfants et de leurs conjoints. «Je quitte ici vers 16h-17h pour aller faire à manger à la maison» affirme Assanatou Traoré.
Les femmes constituent 51% de la population malienne, mais elles sont également la couche la plus défavorisée de la société.
Cela vaut mieux que de tomber dans la facilite. Bravo à ces femmes la.