La conférence intergouvernementale des Nations Unies, ouverte le 10 décembre à Marrakech au Maroc, a permis d’adopter formellement le pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, qui recense des principes et des droits déjà existants, et formule 23 objectifs pour aider les pays à faire face aux migrations, en facilitant l’information, l’intégration des migrants, l’échange d’expertises et la coopération internationale.
Déplorant un contexte politique où les thématiques liées à la migration sont exploitées par les agendas populistes, les panafricaines continueront de rappeler que le but du Pacte mondial est d’améliorer la coopération en matière de migration internationale et d’aider à faire en sorte que la migration soit bénéfique pour non seulement les migrants mais aussi pour les sociétés d’accueil.
Le Secrétaire général des Nations Unies a reconnu l’importance, du point de vue du développement, des envois de fonds des migrants. Les sommes que les migrants envoient chez eux représentent le triple du montant de l’aide publique au développement, même si c’est dans leurs nouvelles communautés que les migrants dépensent 85% de ce qu’ils gagnent, a observé le Secrétaire général. Le document adopté insiste aussi sur la nécessité de proposer davantage de filières légales, pour mieux lutter plus efficacement contre le trafic et l’exploitation humaine. D’ou la satisfaction des participants à cette conférence qui ont tous salué la divergence de vue pour gérer la question, tout en rappelant que l’adoption du pacte est un cadeau au 70ème anniversaire de la Déclaration Universelle des droits de l’Homme. Autre point important, selon le Secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres, le Pacte propose un cadre de réflexion sur les stratégies d’appui au développement dans les pays d’origine. « La migration devrait être un choix et jamais un acte de désespoir. » a-t-il souligné. Le Pacte vient également faire entendre les voix des femmes et des filles, qui sont particulièrement vulnérables et représentent près de la moitié des 260 millions de migrants à travers le monde. Le document d’accord offre un cadre pour mieux se préparer à des problèmes imminents, à savoir notamment les mouvements de population aggravés par les changements climatiques. Il trouve son socle dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030. Pour M. Guterres « les principes et normes universellement reconnus, y compris la souveraineté de l’État, y sont réaffirmés. » Dans le cadre de ce nouvel accord, les organismes des Nations Unies, et en particulier l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), s’efforceront d’appuyer au mieux les États Membres.
SAAD-ADIN EL OTHMANI, Premier Ministre du Maroc, a lu un message du Roi Mohammed VI du Maroc à l’ouverture de la conférence. « L’Afrique dit ici qu’elle n’accepte pas d’être marginalisée sur cette question. L’Afrique sera un acteur. » L’Afrique a été pionnière en créant un observatoire abrité par le Maroc, a insisté le Chef du Gouvernement marocain, qui a jugé indispensable la mise en place d’un réseau international pour collaborer avec toutes les instances internationales. Il importe également de dialoguer avec la jeunesse, souligne le Roi dans son message, avant de réaffirmer l’engagement du Maroc en faveur du multilatéralisme. « Une nouvelle page s’écrit à Marrakech » pour des migrations plus justes et plus humaines, à toutes les étapes migratoires. Conclut le message du roi du Maroc