Diplômée en marketing-communication et anglais, elle est l’une des plus jeunes écrivaines du Mali, pour avoir publié son premier livre à l’âge de 17 ans. Elle est auteure de deux livres : « Les larmes de la tombe » publié en 2012 et « Coninoconos, de la poésie à la prophétie » publié en 2015 par les édition la Sahélienne. Evoluant dans le domaine de l’éducation, de la culture, et de l’écriture elle est Directrice Exécutive du Mouvement Malivaleurs et chargée des Relations Extérieures de PEN Mali (réseau international des écrivains) ainsi que Présidente de l’Association Voix du Mali.
Comment est venue l’idée de vous lancer dans ce domaine des lettres?
Je traduis cela par la passion, l’amour de la chose depuis mon enfance. Je rêvais déjà de devenir écrivain à cette époque car je lisais beaucoup. Qui dit écriture dit éducation et culture. Je rêvais de ressembler à un tel ou à un tel que je voyais à la télé ou dans les conférences.
Est-il facile de travailler avec les hommes ?
Si je fais allusion à mon travail actuel c’est à dire dans Malivaleurs, les hommes sont plus travailleurs, et ne sont pas du genre à fouiller par-ci par-là dans les affaires personnelles des autres. Ils ont un esprit ouvert et adapté à toutes les situations. Il n’est pas facile de travailler avec certains hommes car cela dépend de la philosophie du service et des gens qui y travaillent. Dans mon premier travail par contre, j’ai été confrontée à des harcèlements de la part de certains hommes qui voulaient sortir avec moi ; j’ai aussi rencontré des problèmes de discrimination non seulement à cause de mon âge mais aussi parce que j’étais une femme.
Avez-vous été victimes de sexisme ou de discrimination au travail ?
Oui j’ai été l’objet de discrimination dans mon premier job pour les raisons évoquées précédemment, et parce que certaines personnes novice pour occuper un poste de responsabilité et donc à prendre des décisions. J’ai dû affronter cela et je ne l’oublierai jamais.
Pouvez nous donner des exemples ?
Je travaillais avec un infographe qui était chargé d’insérer mes impressions sur des images concernant un magazine dont j’étais chargée, mais celui-ci n’acceptait presque jamais mes idées alors que j’étais dans mon rôle. Il ne me voyait même pas comme un travailleur de cette entreprise alors que lui et moi avions les mêmes droits en tant que employés. Il voulait me donner des ordres alors que je ne travaillais pas pour lui. Quand même il n’avait pas raison, certains collègues hommes me disaient que j’étais une femme, et que je ne devais pas contredire ses idées.
Quelle a été votre réponse face cet état de fait ?
C’était une vraie indignation, une injustice, des mensonges à mon égard de la part de certains collègues. Je me suis défendue à ma façon car je ne suis pas du genre à me laisser faire face à des situations abusives. Mais néanmoins s’il y a quelque chose qui m’a donné plus de force là-bas, c’est la générosité, le respect du Directeur Général à mon égard car, à plusieurs reprises, il me demandait pardon face à l’injustice de certaines collègues. Je me rappelle qu’un jour, des collègues ont rédigé ma lettre de licenciement à mon insu chose que le Directeur Général rejeta. Mais plus tard j’ai quitté l’entreprise de mon plein gré avant le renouvellement de mon contrat car j’avais constaté que là-bas, il serait difficile pour une femme d’évoluer, encore moins une jeune.